Paris té à la française respectée!

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Nous restions en 2007 sur un sacre de champion d’Europe de l’équipe masculine du CSINI Paris, c’est sur une consécration féminine de l’AVH Paris, championne du Monde 2008 des clubs, que nous repartons de Lyon.

Tout d’abord, il faut souligner une brillante organisation de Handisport Lyonnais qui ne s’est jamais relâché et qui a permis à cette compétition internationale de se dérouler dans d’excellentes conditions. Le seul bémol qu’il serait possible d’apporter à cette manifestation est le bruit suscité par des installations sportives gigantesques et pas toujours maîtrisables quant au volume sonore. C’est le risque à courir mais il vaut mieux en termes de communication jouer de tels événements dans une grande salle prestigieuse qu’au fond d’un gymnase tout petit et perdu dans un coin de ville, même si certains matchs ont pu en être perturbés.

Cette organisation lyonnaise dont il faut féliciter tous ses bénévoles et plus particulièrement Stéphane MERCIER qui en était la pierre angulaire, regroupait 9 équipes féminines et 10 équipes masculines. Si la compétition féminine nous a apporté tant de satisfactions, l’épreuve masculine d’un point de vue français a été décevante à plusieurs niveaux.

Deux équipes féminines françaises se retrouvaient pour cette coupe du Monde. L’organisateur Handisport Lyonnais a encore prouvé les difficultés de mêler résultats avec efforts d’accueil. Sans aucun point à la fin des qualifications, les Lyonnaises constataient avec respect le niveau mondial.

L’AVH Paris championne de France et surtout médaillé de bronze l’an passé en Coupe d’Europe venait avec un sérieux sentiment de revanche. Avec un effectif au complet cette fois et même renforcé par de nouvelles arrivées, l’équipe parisienne ressemblait plus à une Equipe de France qu’à une équipe de club. Sur cinq joueuses, quatre connaissaient déjà les joies et peines des sélections nationales. Cela allait vite se voir sur le terrain par des qualifications menées sereinement avec 6 victoires, 1 nul et 1 défaite. Jusque là tout allait bien et se révélait tout à fait logique. Le carré final se profilait avec une envie croissante et surtout quelques craintes de ne pas y arriver une nouvelle fois. Il faut préciser que les membres de cette équipe avaient pour la plupart échoués très souvent au pied de la plus haute marche internationale alors que leur niveau technique était indiscutable.

2008 a été l’année d’une réelle consécration. La demi-finale disputée face à Vologda, équipe russe totalement inconnue même des spécialistes, a été menée de mains de maître, les Parisiennes ne laissant pas les Russes semées le doute comme elles avaient su si bien le faire face aux autres équipes. La victoire 5-3 fut plus nette que le score ne l’indique.

Il restait alors cette fameuse dernière marche à franchir : la finale. La pression ne pouvait que monter sachant que l’adversaire autrichien, Vorarlberg, multiple vainqueur de compétitions internationales était encore invaincu dans la présente édition. Les Parisiennes s’étaient d’ailleurs inclinées 1-6 la veille.

Quand on parle d’expérience dans le sport, ce n’est pas vain. Les Franciliennes l’ont démontré.

Elles ont pris ce match à bras le corps et ne l’ont plus lâché. Imposant leur jeu et leur rythme, elles ont rapidement mené 2-0 et resterons en tête jusqu’à la mi-temps 4-3. Cette première partie de finale a été parfaite, les Parisiennes répondaient immédiatement à chaque tentative autrichienne pour revenir au score.

La deuxième mi-temps allait révéler tous les risques que l’on prévoyait pour cette équipe. Plus le temps passait et plus on sentait les Autrichiennes revenir dans le match. Paris, voulant peut-être trop tôt défendre ce léger avantage, subissait les attaques adverses avec de plus en plus de fébrilité. Autant les attaques parisiennes du début de match étaient précises, variées et incisives, autant la fin de rencontre approchant, les tirs français devenaient approximatifs et freinés par la peur de la faute. Ce qui devait arriver est arrivé, l’égalisation autrichienne projetait tout le monde dans une prolongation avec but en or.

Des tribunes, l’ogre autrichien avait retrouvé ses qualités et l’outsider parisien semblait retomber dans ses travers légendaires : le doute. Or, la loi est sur le terrain et notre équipe française allait nous montrer toutes les ressources mentales qui lui faisaient défaut depuis tant d’années. Après quelques échanges où la différence ne semblait pas se prononcer d’un côté comme de l’autre, ce sont les autrichiennes qui commettaient une faute sanctionnée par un coup-franc. Bien sûr, il a fallu beaucoup de cran pour mettre ce ballon hors de portée des Autrichiennes et donner la victoire finale à Paris, mais c’est plus le fait d’avoir poussé l’Autriche à la faute qui doit être retenue et d’avoir pu, toutes ensembles puiser dans ce mental pour aller chercher ce titre. Elles ont réussi par où elles avaient pêché ! L’immense délivrance et le réel bonheur qui s’ensuivit sont à la hauteur de ce sacre véritablement mérité, même avant les prolongations.

Du côté masculin français, on se trouve à l’opposé de ce qui vient d’être décrit.

On partait pourtant avec trois équipes françaises dont l’une était championne d’Europe en titre. Certes, des décisions arbitrales ont surpris (pour ne pas dire plus) les joueurs de notre championnat, jusqu’à parfois fausser le résultat de certaines rencontres. Ce premier constat ne doit pas pour autant expliquer les classements plus que moyens de nos représentants.

Le CSINI Paris si mordant l’an passé n’a jamais pu imposer son jeu pendant ses matchs. Cela ne jouait pas « juste ». On a souvent vu les Parisiens peiner pour accrocher des nuls ou remporter des matchs, qu’à d’autres moments ou dans d’autres lieux, l’issue aurait été beaucoup plus aisé. C’est plus un comportement général de l’équipe sur le terrain qui leur a porté préjudice, que des erreurs individuelles de certains. Cette contreperformance les place 6ème. Une nouvelle fois se confirme la grande difficulté de rééditer la même prestation sur plusieurs épreuves au niveau international.

Marseille est apparu très longtemps tout au long de l’épreuve masculine comme l’équipe française qui pouvait tirer son épingle du jeu. Avec une défense solide, les Marseillais parvenaient à remporter des points précieux mais qui au final se révélaient insuffisant. Un dernier match catastrophe les éliminaient définitivement du carré bien que leur adversaire (Amriswil, Suisse) à cette qualification, avait déjà remporté la victoire qu’il fallait. Cette septième place ne récompense pas nécessairement les efforts entrepris.

Enfin, Lyon, certainement du fait d’un effectif pas suffisamment homogène et inexpérimenté pour le niveau international a trop subi des revers parfois injustes qui n’ont pas permis à l’équipe de trouver la dynamique nécessaire pour progresser au classement. Cette huitième place qui ferme la marche des équipes françaises n’est pas forcément révélatrice des capacités réelles de cette formation.

Voilà une nouvelle coupe du Monde achevée et qui aura montré toutes les facettes du sport. De l’accomplissement féminin aux désillusions masculines, ce sont beaucoup d’émotions fortes vécues et plus ou moins bien ressenties. Il faut souhaiter que le Torball nous permette encore de vivre de nombreuses fois intensément ces moments et plus particulièrement ceux de joie totale et si vraie de l’AVH Paris composée de :

Fahima BELHOULI, Marie-Laure CACHENAUT, Nathalie JONCOURT, Audrey PIERRON et Mylène ROYER, entraineur : Sébastien BELTON.