Clermont sauve, organise et gagne la Coupe !

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En ce 3 mai 2014, les Clermontoises peuvent être fières d’avoir relever brillament un défi sportif :sauver, organiser et gagner la Coupe de France féminine de Torball.

La coupe de France féminine était initialement prévue à la même date dans la ville de Périgueux en Dordogne. le Comité Départemental Handisport local s’était engagé à l’organiser. La Commission Torball se félicitait d’une telle manifestation qui allait permettre de faire pénétrer au Torball une région où il demeurait très méconnu. Mais avec le temps, l’organisateur ne semblant pas vouloir respecter le cahier des charges incombant à toute structure mettant en place une compétition officielle de Torball, les responsables du Torball national ont exigé des réponses fermes. Le désengagement du Comité Départemental n’est parvenu que début mars 2014, deux mois avant la date prévue pour son déroulement. Trouver un autre organisateur en si peu de temps était plus que problématique.

A l’occasion du premier tour de Championnat de France féminin, les clubs présents étaient informés de l’avenir plus qu’incertain de cette coupe de France. le CS AVH Lyon et le CAH Clermont-Ferrand proposaient alors de chercher dans leur ville respective une solution. En quelques jours, le club auvergnat parvenait à réserver un gymnase, un hébergement et à prévoir la restauration pour le 3 mai 2014. La coupe de France féminine était sauvée, le Torball féminin ne pouvait que remercier infiniment Elisabeth WEZEMAEL, Présidente du Club Arverne Handisport et son équipe pour leurs réactivité et efficacité.

La première étape du sauvetage étant réalisé, il restait au club de Clermont à assumer une organisation sur place le jour de la compétition. La bonne volonté clermontoise ajoutée au faible temps de préparation auraient pu être des arguments de clémence pour les responsables fédéraux. Mais il n’en a rien été, cette organisation a donné toute satisfaction. Si l’on veut absolument trouver une ombre au tableau, il est possible d’évoquer une petite défaillance dans le nombre de juges de but. Mais cela a gêné plus l’équipe organisatrice obligée de se mobiliser encore plus que le déroulement du jeu. Franchement, on ne peut que féliciter grandement le CAH pour sa deuxième organisation en six mois où les défauts de la première ont bien été gommés. La deuxième étape du défi a été parfaitement réussi, il reste enfin la dernière, celle de la compétition elle-même.

Cette coupe de France féminine 2014 regroupait sept équipes, six qui s’étaient déjà affrontées lors du premier tour de D1 féminine et le DBT Nantes 44 qui participait à sa première compétition officielle. L’ASCND Marseille n’était pas là pour défendre son trophée 2013. La coupe devait donc nécessairement changer de mains cette saison. L’épreuve était subdivisée en trois phases. La première, phase de qualifications faisait opposer toutes les équipes sous forme d’un championnat afin de déterminer par le classement l’accès aux étapes suivantes. La deuxième consistait en des matchs de classement sous forme d’une triangulaire pour les clubs occupants les 5ème, 6ème et 7ème places des qualifications. Enfin, les demi-finales qui opposaient le 1er contre le 4ème et le 2ème contre le 3ème des qualifications.

Les qualifications n’offraient guère de surprise quant au trio de tête qui était le même que celui qui s’était dessiné lors du premier tour de championnat deux mois auparavant.. Contrairement au 8 mars, Poitiers négociait mieux ses confrontations directes avec Clermont et Lyon et malgré un faux pas contre l’AVH Paris finissait première de cette phase. Lyon et Clermont qui s’étaient mutuellement neutralisés dans leur opposition directe, se partageaient à égalité de points les deux et troisième places. Ces deux équipes se retrouveront donc en demi-finale. Derrière, il fallait prendre les points qui restaient. L’AVH Paris qui bénéficiait déjà du bonus suite à sa victoire contre les Poitevines, avait arraché lors de son premier match deux points contre un adversaire dangereux : l’ANICES Nice. Ce sont donc les Parisiennes qui terminait le carré en se voyant opposé à l’ASSHAV Poitiers en demi-finale.

Si Yzeure et Nantes ont fait ce qu’ils ont pu sans pour autant être du niveau, les Niçoises sont les grandes perdantes du jour car ne méritaient pas plus que les Parisiennes d’être dans cette triangulaire des matchs de classement. Cette triangulaire est d’ailleurs remporté sans difficulté et en toute logique par Nice qui prend la cinquième place de la coupe, ce qui ne reflête pas les progrès annoncés lors du premier tour de championnat et qui se sont une nouvelle fois manifestés. Des permutations dans les postes donnent à cette équipe niçoise une meilleure stabilité dans le collectif qui laisse à penser qu’il faudra bientôt compter sur elle dans le haut de classement. Il est dommage que ce 3 mai, les Niçoises aient tenu tête aux meilleures uniquement sur les premières mi-temps. Pour les deux dernières places, c’est Yzeure qui prend nettement l’avantage sur des Nantaises qui ont beaucoup de travail et surtout un règlement à connaître si elles veulent défendre réellement leurs chances en compétition.

Les deux demi-finales avaient des configurations bien différentes. La première entre Paris et Poitiers, pouvait soit être la confirmation de la surprise des qualifications, soit la revanche d’un leader vexé. En fait de demi-finale, ce fut un match à sens unique où les Poitevines s’exprimaient à plein sans état d’âme et balayaient leurs adversaires par un sévère 6-0. La deuxième demi-finale était bien plus acharnée.

Ce match entre Clermontoises et Lyonnaises était l’un des meilleurs du jour du point de vu technique comme la finale à venir. D’un côté il y avait l’équipe qui organisait et qui avait du mal à rentrer dans ses matchs avec tous les problèmes extérieurs à gérer, de l’autre, les Lyonnaises avait une joueuse absente et une arrivée en train la veille quelque peu mouvementée, ce qui nerveusement pouvait laisser des traces quant à la concentration après 6 matchs joués. Le match va se jouer dès le début par des fautes lyonnaises. Les Clermontoises transforment les coup-francs offerts et prennent la tête. L’écart de deux buts se réduit puis réaugmente mais Clermont-Ferrand ne cède pas et demeure devant grâce notamment à des consignes utiles venus du banc. Les lyonnaises ont couru tout le match après le score en pensant par moment pouvoir renverser la tendance mais elles ne parviennent pas à pouvoir disputer leur deuxième finale de suite en coupe de France.

Malgré la forte déception d’être passé si près, Lyon réussit à prendre la troisième place du podium en battant l’AVH Paris par un score étriqué lors du match de classement pour la ttroisième place. Cette victoire reste logique et confirme un podium déjà annoncé mais pas nécessairement dans l’ordre prévu.

Cette finale qui oppose Clermont à Poitiers n’est pas la première du genre mais elle a l’avantage de proposer ce qu’il y a de mieux en ce moment dans le Torball féminin français. Elle est d’un bon niveau technique et conclut en beauté une journée où les qualités individuelles et collectives de jeu n’ont pas toujours été au rendez-vous. Dès le début, les Poitevines affirment leurs bonnes intentions. Elles imposent leur jeu et patiemment prennent les choses en main. Il semble enfin que cette équipe montre de la sérénité lors des grosses confrontations. Le score est de 3-1 à la mi-temps pour Poitiers et si rien ne change, l’issue du match est connue. Mais la mi-temps est faite aussi pour donner de nouvelles consignes, c’est ce que fait le banc clermontois. La deuxième mi-temps débute par des attaques auvergnates qui mettent plus de pression défensive aux Poitevines. le score est réduit, ce qui instaure un léger doute dans le collectif du Poitou. Le doute se transforme peu à peu en fébrilité offensive qui se traduit immédiatement par des fautes individuelles. Comme contre Lyon, les Clermontoises profitent des coups-francs et prennent le match à leur compte. Les Poitevines ne marqueront plus et encaissent juste pour la deuxième mi-temps un sévère 5-0. Le CAH Clermont-Ferrand réalise son défi avec la manière et gagne cette finale 6-3. Poitiers, une nouvelle fois, échoue en finale. En effet, sans remuer le couteau dans la plaie, ces deux équipes s’étaient affrontées en finale de coupe de France féminine il y a deux ans à Toulouse, en avril 2012, et Clermont l’avait déjà emporté 6-3 !

Cette édition 2014 de la Coupe de france féminine restera une belle réussite clermontoise. Tous nos remerciements vont à toute l’équipe organisatrice pour les efforts et le travail fourni en urgence. Voilà un bel exemple d’un club, sans moyen supérieur aux autres, qui a su s’investir pour la communauté et la pratique de son sport. Dommage que le trophée ne soit jamais arrivé de Marseille pour couronner ce beau défi de deux mois.

Le trophée de cette coupe de France s’il arrive le 14 juin 2014 à Lyon à l’occasion du second tour du championnat pourrait être la remise effective du doublé pour Clermont. Soyons sûrs que plusieurs équipes feront tout pour ne pas voir ce doublé se réaliser. Cela nous promet encore de belles confrontations féminines en perspective.

Vous pouvez retrouver l’ensemble des résultats et classements de cette coupe de France féminine à la rubrique « Résultats ». Le prochain rendez-vous Torball sera le 24 mai 2014 pour le second tour de division 4 masculine organisé par le CST Laval.