Des coupes de France mi-toulousaines, mi-parisiennes

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Ce week-end des 23 et 24 juin 2012 s’est déroulée la coupe de France masculine à Tours. Cet événement marquait la fin de notre saison et a été à la hauteur de ses promesses. En effet, 20 clubs participaient à cette compétition officielle. Par rapport au championnat de France, seuls les clubs de Chaumont HA et de l’AMPEA Martinique manquaient à l’appel. C’est donc une belle performance d’avoir pu réunir toutes ces équipes au même endroit et à la même date.

Il faut particulièrement remercier le Cercle Sportif de l’Association Valentin Haüy de Touraine et son Président, Philippe FRELON, d’avoir pris en charge cette lourde organisation à tant d’équipes sur un jour et demi. Les installations sportives et l’hébergement étaient de qualité, ce qui a permi à la manifestation de se dérouler dans de bonnes conditions. Saluons ici l’excellent travail effectué par l’ensemble des bénévoles de cette association.

Si l’AVH est bien présente à Tours pour le Torball, elle y est aussi à Toulouse aussi pour une coupe de France, mais celle-là féminine. Avant d’évoquer les exploits masculins, il nous faut revenir sur la compétition féminine qui était bien organisée à Toulouse mais par l’AVH Paris, premier partage de coupe entre ces deux villes.

C’est donc le 31 mars 2012 que l’AVH Paris organisait à Toulouse deux compétitions parallèles, l’une de Torball féminin et l’autre de Cécifoot masculin. 9 équipes se retrouvaient réparties en deux poules dont les deux premières se qualifiaient pour les demi-finales. En plus des 8 formations de division 1, le CS AVH Toulouse offraient la possibilité à d’anciennes joueuses non inscrites dans d’autres clubs de disputer une compétition officielle.

S’il semble logique de voir l’ANICES Nice et l’AH Yzeure occupés la fin de classement d’une poule du fait de leur première participation cette saison à des compétitions officielles, il est plus surprenant de voir H Lyonnais le troisième perdant de cette phase de qualification, dans l’autre poule. Ces trois équipes disputent une triangulaire pour la fin de classement. Cependant, les niçoises ont frôlé l’exploit en obtenant autant de points que les deux équipes placées devant elles dans leur poule. Les qualifications se sont déterminées à la différence de buts. A ce jeu-là, les Poittevines passent en tête, classées deuxième de poule, alors que Limoges rencontre en tant que troisième son homologue de l’autre poule, le CS AVH Toulouse pour déterminer les places de 5 et 6ème. C’est le club organisateur qui l’emporte de justesse.

Pour les demi-finales, outre l’ASSHAV Poitiers, on retrouve l’AVH Paris qui fait un parcours sans faute dans cette même poule alors que dans l’autre groupe, l’ASCND Marseille et le CAH Clermont-Fd finissent à égalité en tête. Ces deux matchs menant à la finale s’annonçaient donc de haute qualité. Le premier opposant parisiennes et clermontoises allait être fort disputé. Les auvergnates sur la lancé de leur leadership au premier tour de championnat arrachent la victoire pour un petit but d’écart, certainement une belle revanche de la finale de l’an dernier remportée de même par l’AVH Paris. Dans l’autre demi-finale, les poittevines capables de tout réalisaient le meilleur au bon moment en écartant les marseillaises assez largement tout du moins au regard du score enregistré.

Ce sont les parisiennes qui prennent la troisième place face à des marseillaises encore sous le coup de leur élimination. La finale voyait Clermont confirmer sa forme du moment, Poitiers ne parvenant pas à renouveler l’exploit du match précédent. Cette victoire auvergnate est d’autant plus intéressante que cette coupe de France 2012 avec ces 9 clubs apportait une plus grande compétitivité. Cette coupe de France d’organisation mi-toulousaine, mi-parisienne chez les féminines voyait cette même dualité se reproduire chez les masculins mais cette fois au niveau de la performance sur le terrain. Il faut s’en expliquer.

En effet, dès les qualifications pour les demi-finales, il était évident que la coupe masculine 2012 ne pouvait pas échapper à un club de l’une de ces deux villes. mais cette manifestation ne peut pas se résumer à ces derniers matchs. Il faut reprendre depuis le début.

les vingt clubs participants étaient répartis en quatre poules de cinq équipes dont les quatre premiers se qualifiaient pour des huitièmes de finale. Les quatre derniers se retrouvaient pour des matchs de classement. le tirage au sort des poules a été effectué le 2 juin lors du second tour de division 2 masculine devant les équipes présentes. le sort a voulu naturellement que les quatre poules ne soient pas composées de façon équilibrée. la poule A ne comptait aucune équipe de division 1 alors que la poule D en dénombrait trois avec en plus le champion de division 2 et la « pauvre » équipe d’Yzeure, jouant en division 3, qui avant le début des matchs avait peu de chance de s’en sortir.

Dans la poule A, la logique était respectée, l’organisateur Tourangeau remportant tous ses matchs, suivi de près par Nice. Le classsement des poules permettait de déterminer les matchs de huitièmes de finale, les mieux placés rencontrant des moins bien placés d’autres poules. Dans cette poule A, on note la qualification du CS AVH 72 Le Mans bénéficiant du forfait au premier match pour retard des Lavallois.

Dans la poule B, composée de trois équipes de l’élite, c’est Mulhouse TC qui parvient à sortir son épingle du jeu en prenant une troisième place. Devant, Poitiers avec un sans faute et Lyon juste derrière, se positionnent favorablement pour les huitièmes. Dernier qualifié avec un surprenant parcours cahotique, le CSINI Paris. C’est Angers qui fait les frais d’une poule compliquée et malgré sa toute récente promotion en division 2 ne parvient pas à remporter un seul match.

la poule C était formée des deux grandes équipes en forme du moment, Lisieux H, champion de France 2012 et le COPAA Paris, vainqueur du second tour de division 1. Besançon solide promu en D1 en début de mois ne se conteentait pas de résister puisque les bizantins se permettaient le luxe de battre les champions en titre. Il restait donc quelques mietttes pour deux clubs et une quatrième place qualificative. Tout cela se jouait à la différence de buts car avec une victoire pour chacun, l’ASAA Strasbourg et l’AVH Paris n’avaient qu’un but d’écart : -27 contre -28. Ce sont les parisiens qui continuaient.

la dernière des poules, la D, sans aucun doute la plus difficile, c’est d’ailleurs la seule qui a connu des matchs nuls, voit l’ATAACS Toulouse faire un sans faute et comme prévu l’AH Yzeure ne gagner aucun match. Derrière le cS AVH Toulouse, Marseille et Clermont-Fd se qualifient mais seulement séparés d’un point.

En huitièmes de finale, si les victoires faciles et logiques du CSINI Paris, qui commence à se reprendre, contre Tours, de Poitiers contre Le Mans et de l’ATAACS Toulouse contre l’AVH Paris sont enregistrées, la plus grosse surprise vient de Marseille qui élimine le champion de France Lisieux dans un match particulièrement serré (2-1). la coupe de France nous livre sa première victime de D1, la meilleure en plus. cela ne sera pas la seule formation de l’élite qui succombera à ce tour. H Rennes C en effet arrache d’un but sa qualification pour les quarts de finale en venant à bout d’une équipe lyonnaise combattive.

Dans les trois derniers matchs de huitièmes de finale, la hiérarchie est respectée mais souvent de justesse. Ainsi le CS AVH Toulouse écarte Besançon et Nice, division 2, élimine Mulhouse, division 3. Par contre, le COPAA Paris, d1, remporte largement sa confrontation face au champion de D2, Clermont-ferrand.

Les quarts de finale ne connaissent aucune réelle surprise. Par contre, la physionomie des matchs a parfois été étonnante. Le CSINI Paris qui continue sa montée en puissance fait littéralement exploser la défense marseillaise peu habituée à un tel traitement. Nice qui aurait pu souffrir de rencontrer la capacité offensive du COPAA Paris résiste jusqu’au bout et ne s’incline qu’avec un petit score et deux buts d’écart. Le CS AVH Toulouse s’est tout simplement débarassé de Poitiers ne lui laissant aucun espoir tout au long du match. Enfin, l’ATAACS Toulouse s’est fortement employée pour battre des Rennais à la défense appliquée.

Cette coupe de France masculine 2012 a donc livré son verdict : en demi-finales, on retrouve deux équipes toulousaines et deux équipes parisiennes. Comme le planning a décidé que la finale devait être formée du résultat de deux derbys, elle ne pouvait être que mi-toulousaine et mi-parisienne.

Ces demi-finales ont été de véritables derbys où la décision n’a jamais pu se faire nettement. la première entre parisiens, CSINI et COPAA, deuxième et troisième de D1, a offert un match où les défenses ont pris le pas sur l’attaque. C’est le COPAA qui l’emporte 2-1 confirmant son excellente fin de saison. la seconde entre toulousains, ATAACS et CS AVH, avait la particularité d’opposer deux équipes qui un mois et demi plus tôt luttaient entre elles pour ne pas descendre en division 2. Il a fallu attendre les dernières secondes de jeu pour voir l’ATAACS prendre définitivement l’avantage 3-2. Voilà en tout cas deux rencontres qui donnent un sens réel à la coupe de France et à l’intéret de l’élimination directe.

le match pour la troisième place tournait à l’avantage des parisiens sur les toulousains. le CSINI gagne 3-2 et finit mieux sa compétition qu’il ne l’a commencé. Le CS AVH Toulouse déjà relégué pour un rien en D2, se voit exclu du podium pour un petit but. Toutefois, finir quatrième alors qu’il était dans la poule la plus difficile au départ, permet de se satisfaire d’une bonne compétition au milieu des déceptions d’une saison compliquée.

Le style respectif des deux équipes finalistes promettaient une finale au niveau relevé. S’il y a eu de la qualité, il n’y a pas eu de match. La physionomie de la rencontre a en effet quelque peu déçu les spectateurs. L’ATAACS Toulouse fait le break dès la première mi-temps et ne lâche plus rien. Le COPAA Paris s’emploie pourtant pour revenir au score mais la défense toulousaine est sereine et rarement mise en difficulté. La rencontre a été rapidement verrouillée et ce n’est pas cette vision surprenante de deux défenses hautes (jouant proches des ficelles) qui a pu y changer quelque chose. Au final, Toulouse marque un troisième but et continue à maintenir les offensives parisennes. Le COPAA Paris parvient enfin à réduire l’écart en fin de match mais bien trop tard pour espérer mieux. l’ATAACS remporte donc sa deuxième coupe de France dix ans après la première. Cependant, ce club a toujours su chaque saison bien se placer dans cette compétition à élimination directe. Cette victoire vient ôter les doutes survenus lors du championnat de france. En effet, si le 12 mai dernier, l’ATAACS remportait difficilement un match sur 7, elle a ce week-end gagné 8 matchs sur 8. Beau contraste !

Dans les matchs de classement qui se sont déroulés en même temps que les éliminations des quarts et demi-finales, on note les satisfactions de Nice et Rennes qui ont effectué un bon parcours en venant prendre les 7 et 8ème places. A un niveau moindre, mais tout autant satisfaisant, l’équipe du Mulhouse TC a été l’une des équipes les plus compliquées à affronter. Les alsaciens ont même battu les champions de France et si ceux-ci étaient certainement démotivés, cela n’enlève rien à la combattivité des joueurs alsaciens. La treizième place des lexoviens demeure une grande surprise et ne reflête en rien le niveau technique de cette équipe. Enfin, le match pour la 5ème place entre Marseille et Poitiers a donné lieu à une séance de pénaltys, les deux équipes n’ayant pu se départager par un but en or lors de la prolongation. Il a fallu attendre le dernier tir pour connaître l’issue de la rencontre en faveur des Marseillais. Ce match doit être le symbole de cette coupe de France et de l’esprit qu’elle doit dégager : quel que soit le niveau de la rencontre, la motivation pour gagner et le respect de l’adversaire demeurent les principales valeurs à défendre.

Vous pouvez retrouver l’intégralité des résultats de cette coupe de France masculine 2012 à la rubrique « résultats ».

Cette saison 2011-2012 s’achève donc sur cette finale, 341ème match de torball officiel depuis décembre. Il faut rappeler et remercier tous les officiels qui ont permi à ces rencontres de se disputer : les arbitres bien sûr, mais aussi les juges de buts et les personnels des tables de marque qui oeuvrent dans notre sport pendant de longues journées. On ne dira jamais assez à quel point ils sont tous indispensables à la poursuite de notre discipline. Il est toujours possible d’espérer qu’un tel mouvement de bonnes volontés perdure dans les saisons à venir. Cependant, cet espoir doit également se porter sur les responsables de club ou de section Torball qui avec actuellement les conditions économiques difficiles et la place réduite qu’occupe le Torball au sein du monde Handisport ont de plus en plus besoin de réaliser des exploits pour permettre le fonctionnement de leurs équipes et d’en assurer leurs déplacements. C’est pourquoi, notre univers Torball doit demeurer dans un climat de soutien et de rassemblement de tous ceux qui interviennent sur le terrain comme autour afin qu’il aille dans le même sens de la promotion et du développement.

Le prochain rendez-vous Torball est fixée au 20 octobre 2012 à l’occasion de l’assemblée générale des clubs qui précèdera juste de quelques jours la coupe du monde des clubs champions qui aura lieu à Dortmund en Allemagne.