Lyon avait les crocs !

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La dernière compétition officielle de la saison 2013-2014 a rendu son verdict et conclut en beauté une année sportive riche en événements. Non seulement, la coupe de France masculine 2014 connait un vainqueur déterminé et méritant mais elle a représentée l’une des plus importantes manifestations de Torball jamais organisées en France.

Il faut remonter à 2009, pour retrouver une compétition aussi importante. A l’époque, le CS AVH Touraine avait organisé une coupe de France à 24 équipes masculines. Cette année, le Mulhouse Torball Club a mis sur pied une manifestation qui comprenait 22 équipes, ce qui est déjà un bel exploit. Outre une organisation lourde à mettre en place, cette coupe de France prévoyait 97 matchs de Torball du samedi matin au dimanche midi, ce qui est 21 de plus qu’en 2009.

Entre l’accueil et le retour en gare et à l’aéroport, les transferts de l’hébergement au gymnase et les trois repas à assurer, on ne peut que féliciter l’organisateur pour s’être parfaitement acquitter de ses tâches. Quatre véhicules ont fait la navette le vendredi soir et le dimanche après-midi pour accompagner les nombreuses équipes vers les transport en commun. Deux grands bus avaient été prévu pour aller des deux hôtels vers les deux gymnases et en revenir, ce qui a permi d’éviter tout loupé et autre contre-temps dans ces déplacements parfois périlleux. Même si la mairie a semblé longue à répondre à la demande de gymnases, les deux salles qui étaient proposées au jeu se sont révélées tout à fait adaptées à la pratique du Torball.

Les points faibles de l’organisation viennent d’ailleurs quand même de ces deux gymnases qui étaient un peu trop éloignés pour permettre un confort dans l’échange de terrain pour les équipes et pour le planning d’arbitrage ainsi que dans la communication des résultats. De plus, certains vestiaires étaient quelque peu restreints pour le nombre d’équipes prévues. Il faut cependant rappeler que les 160 personnes qui se sont croisées tout au long du week-end dans ces deux structures l’ont fait dans des conditions largement acceptables. Il n’est pas question ici de tenir rigueur à l’organisateur des inconvénients sus mentionnés.

C’est donc une équipe d’une quarantaine de bénévoles qu’il faut remercier pour cette manifestation où chacun a oeuvré à son poste et a permi de proposer une belle compétition aux 24 équipes engagées. En plus de cette équipe organisatrice, les remerciements vont aussi vers la douzaine d’arbitres qui ont officié sur les 97 rencontres et parfois dans des conditions difficiles où l’incertitude du planning demandait une disponibilité à toute épreuve. On ne saurait jamais assez saluer tous les efforts entrepris pendant cette coupe de France masculine pour que les matchs se déroulent au mieux. Des responsables de l’arbitrage jusqu’aux juges de but, en passant par les tables de marque, cette édition 2014 a été une vraie réussite à laquelle ils ont tous activement et intensément participé. Il est sûr qu’en contre-partie beaucoup ont trouvé du plaisir à suivre le combat mené pour parvenir à soulever le trophée.

Avant d’évoquer toute la partie sportive de cette coupe de France, il nous faut revenir sur le forfait de dernière minute du CS AVH 72 Le Mans. Certes, des défections peuvent survenir à tous et à tout moment. Par contre, quand un forfait est envisagé puis démenti trois semaines avant une compétition et que finalement il survient la veille de l’accueil des équipes, il est impossible de modifier un planning déjà diffusé et d’adapter pour l’organisateur ses conditions d’hébergement, de transport et de restauration. Outre ces problèmes économiques et de logistique, ce forfait désiquilibre également le déroulement même de la compétition en annulant des matchs et en qualifiant d’office des équipes. C’est pourquoi les circonstances de ce forfait est un réel manque de respect non seulement à l’organisateur et à la Commission Torball, mais aussi à l’ensemble des équipes présentes dans le désordre qu’il a suscité.

Du respect, les Lyonnais en ont eu pour la compétition et pour leur sport. Lyon n’est pas arrivé en finale par hasard et le parcours effectué est particulièrement éloquent. C’est une très belle victoire qui ne doit rien à personne et acquise avec la manière. la seule chance qu’il est possible de trouver dans le succès lyonnais se trouve éventuellement dans le tirage au sort des poules de qualifications. En effet, lyon se retrouvait dans l’unique poule ne contenant aucune équipe de division 1. Quand on connait le résultat des futures oppositions lyonnaises avec des équipes de l’élite nationale, on se rend vite compte que ce soi-disant avantage n’a quasiment pas pesé dans l’issue finale.

Ces qualifications n’allaient d’ailleurs offrir aucune réelle surprise. Les équipes de D1 se positionnent logiquement en tête pour se qualifier directement pour les huitièmes de finale. Ainsi Marseille et le CSINI Paris dans la poule A, l’ATAACS Toulouse et Lisieux H dans la poule B et le CS AVH 31 Toulouse dans la poule D remplissent leur mission. Sans que ce soit de réelles surprises, l’ASCCB Besançon et le COPAA Paris, tous les deux de D2, se glissent dans les qualifiés d’office. Enfin, Lyon finit invaincu de sa poule et rejoint les huitièmes de finale accompagné de Nice et Aubervilliers qui s’extirpent de cette poule C difficilement surtout pour les Franciliens qui ne doivent leur qualification qu’à un match nul. De son côté, le champion de France tout frais, Poitiers, fait pâle figure et ne se qualifie en huitièmes de finale qu’en bénéficiant du forfait du Mans, équipe qu’il devait rencontrer en match de repêchage.

C’est justement en phase de repêchage que la coupe de France 2014 commençait réellement avec des matchs à élimination directe. Clermont-Fd et laval négocient parfaitement leur match et rejoignent les huitièmes de finale sans trop de souci. Par contre, c’est un peu plus compliqué pour l’AVH Paris face à Tours et c’est l’indécision totale dans les deux dernières rencontres qui opposent Bar le Duc et la Martinique ainsi que Mulhouse à Brest. Alors que Bar le duc avait pris une intéressante troisième place en poule, la Martinique n’avait à ce moment là inscrit aucun point. Les Martiniquais remportent de justesse le match et se voient propulser en huitièmes de finale. L’équipe locale avait manqué d’un petit point la qualification directe et perd son match de repêchage d’un petit but face aux valeureux Brestois qui ont montré une belle combativité tout au long du tournoi. C’est heureux pour Brest, c’est dommage pour Mulhouse, c’est la loi de la coupe.

Les huitièmes de finale ne vont offrir qu’un maigre suspense. Seul Lisieux l’emporte au but en or contre Aubervilliers dans un match bien sûr très serré où peu de buts sont marqués. mais l’attaque lexovienne est récompensée pour toutes ses tentatives. Le COPAA Paris, Marseille, les deux équipes de Toulouse et Nice opposés à des adversaires de rang inférieur s’imposent logiquement et largement. Mêmes les deux matchs mettant en présence deux clubs de D1 ne vont pas donner de confrontations au suspense haletant. En premier lieu, Lyon se débarasse facilement de Clermont et en second lieu, Poitiers vient à bout du CSINI Paris dans un match à sens unique. Les Parisiens n’ont pas eu de chance en rencontrant les Poitevins au moment où ils livraient leur meilleur match du week-end. Cette élimination est tout le symbole de l’intéret d’une formule de compétition telle que la coupe de France.

En quarts de finale, le suspense n’allait être guère plus marqué. L’ATAACS Toulouse ne faisait qu’une bouchée du COPA Paris tandis que Marseille maîtrisait des Niçois qui promettaient mieux. Les deux promus en D1 l’année prochaine étaient donc éliminés. Sur le papier, l’ASSHAV Poitiers avait le quart de finale le plus simple. Sur le terrain, Poitiers connaissait une défaite des plus nettes. Les pensionnaires lyonnais de D3 faisaient un break assez rapidement. Les Poitevins revenaient au score et on croyait alors vivre ardemment une fin de match vibrante. C’était sans connaître la réaction lyonnaise. Elle fut immédiate et implacable. lyon avec trois buts d’écart se hissait en toute logique en demi-finale. Dans le dernier quart, deux équipes à l’attaque incisive étaient opposées : le CS AVH 31 Toulouse et Lisieux. On assistait à une belle bataille où les défenses faisaient ce qu’elles pouvaient face aux assauts adverses. Ce fut un véritable match de coupe. Le but en or est venu départager deux adversaires pour lesquels il était difficile de déterminer celui qui méritait le plus d’être éliminé. A ce petit jeu là, c’est encore Lisieux qui gagne et devient non pas l’équipe en or, mais l’équipe but en or en remportant son deuxième match consécutif en ayant recours à ce fait de jeu.

Les deux matchs de demi-finales étaient des confrontations solides d’un bon niveau où chaque équipe s’emploie à faire au mieux et sans montrer des faiblesses criantes. Les scores restent nets certes, mais ne reflêtent pas vraiment la physionomie des matchs. Il n’y avait pas nécessairement une différence de niveau méritant trois buts d’écart au coup de sifflet final. Pourtant Lyon l’emporte par cet écart face aux Toulousains de l’ATAACS. Cette victoire est indiscutable, les Lyonnais ayant une fois de plus livré une partie sérieuse et appliquée mais les Toulousains n’étaient pas si loin. Dans l’autre match, Marseille maîtrisait la direction du jeu et s’impose petit à petit face à des Lexoviens quelque peu émoussés par leur série de qualifications arrachées. Le 3-0 final n’est pas non plus le reflet du niveau de ces deux équipes.

Autant le match pour la troisième place va ressembler à une formalité, autant la finale va réserver une sacrée empoignade. Il est toujours difficile de se relever d’une élimination en demi-finale. C’est l’ATAACS Toulouse qui a géré le mieux sa déception. Si on ajoute que Lisieux diminué par une blessure assez tôt dans le tournoi, ne bénéficiait pas autant de solutions offensives que d’abitude, on comprend mieux la large victoire toulousaine pour se hisser sur la troisième marche du podium.

Pour cette finale qui oppose Marseille et Lyon, beaucoup de spectateurs devaient penser que le club phocéen partait favori. En effet, suite à une issue de championnat assez frustrante, avec une quatrième place au pied du podium, départagée à la différence de buts avec les deuxième et troisième, Marseille avait certainement une envie marquée de se rattrapper avec la coupe de France. De plus, les Marseillais avaient livré depuis la veille une copie presque propre excepté contre le CSINI Paris en poule. De son côté, Lyon qui venait d’aligner trois succès face à des clubs de D1 pouvait s’attendre à tout dans cette ultime rencontre. Ce fut en touts les cas une très belle finale. Sans entrer trop dans les détails, Lyon prend l’avantage et fait même le break. Mais Marseille revient inexorablement sur son adversaire. Les échanges sont vifs, beaucoup de tirs forts avec des directions variées. La prolongation est inéluctable. Le but en or peut survenir d’un côté comme de l’autre. Aucune équipe ne domine réellement sur l’autre. Plus le temps passe et plus la prise de risque devient indispensable pour faire la différence. L’attaque marseillaise se déplace comme à son habitude mais sur une récupération de balle lyonaise bien maîtrisée, c’est une contre-attaque rapide sur le tireur pris de vitesse dans son retour en défense et c’est le but lyonnais qui met un terme à cette finale. La victoire est lyonnaise, la déception est une nouvelle fois marseillaise, mais ce sont là deux équipes qui nous ont proposé un match où le Torball d’un bon niveau s’est exprimé. Merci à elles et félicitations au CS AVH Lyon qui sans conteste était l’équipe du week-end avec la plus grosse faim.

Cette coupe de France 2014 ne s’est pas résumée à la victoire des meilleurs. Bien d’autres matchs ont été effectués par des équipes d’un niveau certes plus faible mais qui pour autant ne doivent pas être ignorés. Evoquer les 23 équipes présentes seraient trop fastidieux à la lecture. Par contre, certains bons comportements sont à signaler. Par exemple, l’ANICES Nice échoue au bord du carré final et la cinquième place obtenue reflête bien le bon parcours du week-end. Cela laisse à penser que la D1 sera bien renforcée l’année prochaine. Trois équipes se suivent au milieu du classement qui ont à un moment donné de cette compétition réalisé des matchs intéressants. Il s’agit du CST Laval, H Brest et l’AVH Paris. Par leur combativité, ces clubs non seulement justifient l’existence d’une telle compétition mais en plus en faisant souffrir leurs adversaires, rendent les matchs plus passionants.

Les équipes qui n’auraient pas été mentionnées dans ces lignes ne doivent pas considérées qu’elles ne sont pas dignes d’intéret. Il est difficile de parler de tous et surtout il est impossible d’avoir une vision complête sur l’ensemble des équipes. Par contre, il y a une formation qu’il faut absolument évoquer : c’est sa première participation à une compétition officielle de Torball. Il s’agit des Caïmans noirs du TC Guyanais. Cette équipe a éprouvé de grandes difficultés au début de la compétition ne maîtrisant que très peu le règlement et la rigueur défensive. Mais les progrès ont été fulgurants. Une fois drivés sur les règles à respecter sur le terrain comme sur le banc de touche, les attaques calibrées à la hauteur des ficelles et la défense coordonnée, les Guyanais nous ont montré un bien meilleur visage. Ils ont même été jusqu’à remporter la première victoire de leur palmarès Torball en fin de journée du samedi, ce qui leur a permi de ne pas occuper la dernière place du classement. Souhaitons leur que ce palmarès Torball gonfle rapidement et qu’ils reviennent vite partager des futures joutes amicales et compétitives.

Cette version 2014 de la coupe de France masculine restera comme un bon exemple d’une compétition officielle lourde à plannifier et organiser mais qui derrière par son regroupement du plus grand nombre, ses échanges, ses matchs disputés, trouve toute sa justification. Certes, pour beaucou, il y a de longs moments d’attente entre les rencontres, mais les points de satisfaction qui ne se rencontrent pas en championnat donnent toute sa valeur à une telle manifestation surtout quand elle met un terme à l’ensemble de la saison Torball. Ce sera également le cas l’an prochain pour l’édition 2015 qui se déroulera les 27 et 28 juin organisée par l’ASCCB Besançon.

Vous pouvez retrouver l’ensemble des résultats et classements de cette coupe de France masculine à la rubrique « Résultats ». Le prochain rendez-vous Torball sera du 5 au 8 septembre 2014 pour la coupe du Monde et d’Europe des clubs champions organisée à Innsbruck en Autriche.