En ce 21 juin 2014, fête de la musique, l’ASSHAV Poitiers a parfaitement suivi sa partition que ce soit sur le plan de l’organisation ou sur le terrain. Il est sûr que tout le monde était à l’unisson pour qu’aucune fausse note vienne gâcher le trentième anniversaire du club. Mais autant on connaît déjà les capacités d’organisateur de cette association sportive, autant le résultat sportif définitif était loin d’être acquis.
Une nouvelle fois, un championnat de France de Torball a bien été organisé par le club de la Vienne. Un hébergement situé à proximité de la gare SNCF permettait un accueil facilité, surtout avec les incertitudes de grève qui planaient encore. Un transport collectif pour rejoindre le gymnase le matin et en repartir le soir regroupait l’ensemble des équipes non véhiculées. Un grand complexe sportif de bonne qualité où la compétition et la restauration se sont effectuées, ce qi évitait des déplacements supplémentaires entre matchs et soirée. bref, un environnement autour de la compétition tout à fait adapté et apprécié par le plus grand nombre.
Beaucoup de clubs organisateurs cette saison ont livré de telles prestations. Comme eux, l’ASSHAV Poitiers doit être remerciée. Mais avec cette association trentenaire, il y a toujours des petits plus. Certes, table de marque et juges de buts ont été assurés dans les règles et avec un personnel largemeent suffisant et compétent. Mais délivrer une restauration le midi et le soir aux huits équipes présentes demande une équipe de bénévoles coordonnée et active. Il faut donc remercier ici les 24 personnes qui en plus de la table de marque et des juges de but, se sont relayées toute la journée avec bonne humeur pour substanter et satisfaire tous les besoins. Ils sont sans aucun doute les principaux acteurs de la belle soirée venant clôturer la fête malgré la forte température ambiante.
Dans les points qui seront à retenir de cette journée, on note la présence d’une équipe de télévision de France 3 qui est restée un bon moment dans le gymnase et qui a produit un reportage intéressant sur la manifestation et le Torball. Une équipe vidéo de la Fédération Française Handisport est également venue prendre images, films et interviews sur la compétition et ses acteurs. Enfin, la Nouvelle République a rédigé un article sur les résultats du jour publié le 24 juin 2014.
Comme tout ne peut pas être parfait, il nous faut quand même signaler un sol de gymnase qui très lisse était fort apprécié par les défenses mais trop souple faisait trembler les ficelles à chaque attaque, ce qui pouvait troubler les tireurs dans l’exécution de leur geste. Ce petit défaut se retrouve dans bon nombre de salles de sport équipées d’un parquet flottant et au final cet inconvénient n’aura pas empêché les équipes de s’exprimer.
Avant ce second tour, cinq équipes se suivaient à un point d’intervalle : Poitiers, CS AVH 31 Toulouse, Marseille, le CSINI Paris et Lisieux. Cet ordre pouvait être largement boulversé au cours des 28 matchs proposés ce 21 juin. En fin de classement, si Rennes avait peu de chance de se sauver de la relégation, l’ATAACS Toulouse et Clermont-Ferrand devaient lutter pour s’en sortir. Ces deux équipes se retrouvaient d’ailleurs pour ouvrir ce second tour. Cette première confrontation du jour donnait le ton et c’est avec un score de parité que les deux équipes repartaient dos à dos. Il faudrait faire la différence sur les autres adversaires.
Tout comme en division 3 quinze jours plus tôt, le deuxième match de la journée opposait Poitiers au CS AVH 31 Toulouse. L’issue de cette rencontre devait donner une bonne indication sur la suite du championnat. Les Poitevins prennent l’avantage mais se font remonter par les Toulousains. la partie semble être serrée mais Poitiers parvient cependant à faire le break en deuxième mi-temps. Toulouse recolle au score mais ne pourra pas égaliser. Tout comme en D3, le club de la Vienne dès le début distance son principal poursuivant.
De leur côté, les autres outsiders engrangent des points et attendent ou le faux pas du leader, ou la confrontation directe pour grignoter l’écart qui les séparent. A ce petit jeu, les Parisiens semblent les meilleurs. Le sol lisse du gymnase ne favorise pas trop la diversification technique des attaques, ce qui avantage les défenses. Ainsi le CSINI Paris n’a encaissé que 6 buts en 7 matchs, ce qui est une belle performance. Leur opposition à Marseille se termine d’ailleurs par un score nul et vierge, 0-0, suite à un match où les attaques auront tout essayé en vain. Ce sont d’ailleurs ces deux clubs qui tiennent le rythme soutenu que Poitiers impose en tête. Lisieux et le CS AVH 31 Toulouse perdent des points précieux sur certaines rencontres à tel point que les Normands se retrouvent menacés à un moment donné par la relégation.
Poitiers enchaine les victoires parfois accrochées mais jamais sans être en réel danger. Les poursuivants sont désormais à 4 points derrière et il ne reste que deux matchs aux Poitevins. Il suffit donc d’un seul point, soit un match nul pour conquérir le titre. Le premier des deux derniers adversaires poitevins est le CSINI Paris qui en gagnant se rapprocherait dangereusement du leader. La première mi-temps est tendue. Les défenses ferment le jeu. Aucun but n’est inscrit pendant cette première partie. A la reprise, après quelques échanges infructueux, les Parisiens ouvrent le score. Les Poitevins pour une fois menés au score, sont contraints de prendre des risques et une faute offensive poitevine permet aux Parisiens de doubler la marque sur coup-franc. Avec ses deux longueurs d’avance, la meilleure défense du jour peut voir venir et ils ne sont pas nombreux ceux qui pensent encore au succès de Poitiers. D’autres se disaient qu’heureusement, il reste un dernier match pour conclure. Cependant, rien n’était fini car Poitiers revient au score assez rapidement et le suspense se réinstalle quant à la potentielle égalisation. La dernière minute est annoncée, Paris contrôle le match. les tirs sont déclenchés au bout du temps autorisé de possession, ce qui prive de munitions l’ASSHAV. Pourtant sur une ultime relance rapide poitevine, la défense parisienne est surprise et c’est l’égalisation qui propulse Poitiers vers le titre avec une première place à chacun des deux tours. Paris a juste le temps de réengager et tirer que l’arbitre met un terme à cette partie.
Poitiers parachève son succès lors de son dernier match en arrachant aussi un match nul contre marseille. Certes, la concentration n’y était plus pour tout le monde mais ce nul permet au club de la Vienne de demeurer invaincu sur le second tour et d’atteindre les 23 points que seules Marseille en 2010 et Lisieux en 2011 avaient atteint en D1. Il faut remonter en 2000 pour voir un total de 24 points obtenus par un champion de France masculin en division 1 et c’était déjà l’ASSHAV Poitiers. mais il est sûr aussi que depuis 15 ans, aucune équipe n’avait disputé les 14 matchs de d1 en ne subissant qu’une seule défaite, Poitiers : encore mieux !
Parallèlement à cette bataille pour le titre, la lutte pour les deux autres places du podium a fait rage. Le CSINI Paris et Marseille qui avaient si bien marché jusqu’aux deux derniers matchs connaissaient des fortunes diverses. Après sa déception poitevine, les Parisiens tombaient encore face à des Lexoviens libérés de la peur de la relégation. Un match particulièrement tendu qui pouvait s’achever par un nouveau 0-0 mais Lisieux marquait dans la dernière minute un but qui coûtait la deuxième place aux Parisiens. L’ASCND Marseille, avant son ultime match contre Poitiers, était opposé au CS AVH 31 Toulouse toujours en course pour le podium. Rencontre également très disputée. Les deux adversaires marquent alternativement, le score ne cesse d’évoluer mais le dernier mot revient aux Toulousains. Ces deux défaites parisienne et marseillaise remettent dans la course les Toulousains qui peuvent aller chercher la médaille d’argent lors de leur dernière rencontre. Ce match est un derby qui oppose donc les deux clubs de Toulouse et comme tout derby, il est acharné. Il suffisait d’un point au CS AVH 31 Toulouse pour revenir à la hauteur des Marseillais et Parisiens. Ce point sera arraché car tout derby se finit en match nul mais ce fut aussi un beau match qui se conclut par un 4-4.
Le podium ne s’est donc dessiné qu’à l’ultime rencontre du jour et il nous a offert trois clubs à égalité de points, 18, de la deuxième à la quatrième place. Il a fallu recourir à la différence de buts pour déterminer les places. Le CS AVH 31 Toulouse accroche la médaille d’ar’gent grâce à sa meilleure attaque sur la saison alors que le CSINI Paris avec sa meilleure défense du jouret de l’année s’empare de la médaille de bronze. Quant à Marseille, certainement trop régulier sur l’ensemble, 9 points à l’aller comme au retour, au jeu varié et plaisant, méritait sans aucun doute bien mieux que cette cruelle quatrième place privée de récompense. Une seule défaite marseillaise, certes, mais trois matchs nuls sur la journée font penser que des points se sont trouvés gâchés à un certain moment.
Lisieux H qui au départ pouvait lutter pour le podium et qui par la suite s’est retrouvé à prendre des points pour s’éloigner de la zone rouge de relégation, se classe finalement en milieu de tableau avec un bilan totalement équilibré, autant de victoires que de défaites et une différence de buts de -1. Dommage que cette équipe ne retrouve plus son jeu incisif et régulier d’il y a trois ans.
La descente en D2 a fait l’objet d’un mano a mano entre Clermont et l’ATAACS Toulouse. Rennes n’a pu glaner aucun point sur cette journée et n’a jamais semblé avoir le niveau de cette D1. Des attaques bretonnes parfois intéressantes mais une défense trop poreuse pour espérer mieux. Contre marseille, les Rennais ont fait leur meilleur match du jour, répliquant vaillament aux offensives phocéennes mais sur la durée, cela s’est révélé inefficace. Entre l’ATAACS Toulouse et Clermont, la différence va se faire dans l’opposition à Lisieux. Alors que ces deux équipes prenaient un point face au CS AVH 31 Toulouse, c’est contre les Lexoviens que les Toulousains de l’ATAACS allaient chercher leur maintien en D1. Les Clermontois ont lutté face à Lisieux mais ont fini par craquer, le club de Normandie ayant besoin de ces deux points pour assurer définitivement sa place en D1. De son côté, l’ATAACS a mieux manoeuvré et pu mettre la défense normande en difficulté pour remporter le match qu’il fallait. Au final, la différence est là, 2 points au général (11 pour Toulouse et 9 pour Clermont). Ce sauvetage toulousain est à saluer car il arrive après une série de trois défaites de l’équipe de Toulouse par un seul but d’écart, ce qui aurait pu plonger cette équipe dans une période de doutes l’entraînant dans les profondeurs du classement.
Dans l’euphorie d’un titre, il est toujours diificile de prendre le recul nécessaire pour apprécier le niveau globale de la journée. Comme il a déjà été dit le sol du gymnase favorisait les défenses et cela se voit au nombre de buts marqués : 178, ce qui est près de 60 buts de moins qu’au premier tour. Plus du double du nombre de matchs nuls a été enregistré par rapport à la journée du 7 décembre 2013. Près de la moitié des matchs de ce 21 juin s’est conclue par des scores nuls ou à l’écart d’un but. Ces chiffres tendent à prouver que les rencontres ont été fort disputées et que sans parler de niveau technique cette journée a été pleine de combativité sportive qui a donné une belle image de notre sport. Le Torball français sera donc représenté en féminin par le CAH Clermont-Ferrand et en masculin par l’ASSHAV Poitiers à la prochaine Coupe du Monde et d’Europe des clubs champions qui se tiendra du 5 au 8 septembre 2014 à Innsbruck en Autriche. L’été sera chaud !
Vous pouvez retrouver l’ensemble des résultats et classements de cette division 1 masculine à la rubrique « Résultats ». Le prochain rendez-vous Torball sera après cette fête de la musique le point d’orgue de la saison Torball 2013-2014, les 28 et 29 juin 2014 pour la Coupe de France masculine, avec ses 22 équipes, organisée par le Mulhouse Torball Club.