Poitiers triple en doublant et Toulouse n’en finit pas de revenir !

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Ce samedi 6 juin a été très, très chaud à Marseille dans tous les sens du terme. C’est l’Association Sportive de la Colline Notre-Dame (ASCND) qui organisait ce second tour de division 1 masculine. Les matchs se sont disputés à l’institut Arc-en-ciel dans la cité phocéenne comme bien souvent et hébergement et restauration du samedi soir ont eu lieu à Bouc Bel-Air près d’Aix-en-Provence. A part peut-être, ces déplacements un peu long pour rejoindre et repartir du lieu de compétition, cette manifestation a été parfaitement réussie par le club de Marseille que l’on remercie et félicite pour l’ensemble de ce week-end. Il est compliqué d’en dire plus quand une équipe organisatrice, certes habituée mais néanmoins efficace propose un déroulement tout à fait conforme à ce qu’on attend dune compétition officielle. Il n’est pas non plus possible de lui imputé le retard dans les confrontations qui résulte plus de la maladresse des joueurs et du chronomètre arrêté le temps de faire jouer les coups-francs suite aux fautes commises.

Le gymnase de l’institut Arc-en-ciel a un sol que l’on peut qualifier de technique dans le sens où le ballon connaît des effets accentués mais qui théoriquement devrait être maîtrisé par des équipes de l’élite nationale. Est-ce la chaleur intense du jour qui est venue s’ajouter aux difficultés du terrain en modifiant les rebonds de la balle et en éprouvant davantage les organismes, mais il faut constater que le niveau de ce second tour n’a pas été à la hauteur d’une D1. Beaucoup trop de pénaltys ont été sifflés suite à de très nombreuses fautes de ficelles et on a connu des matchs où on atteignait 18 fautes dans les tirs. Ces statistiques ne vont pas dans le sens d’une qualité dans le jeu. On pourrait aussi ajouter un grand nombre de buts marqués, 248 à ce deuxième tour alors que seulement 186 l’avaient été au premier. Bref, entre les buts encaissés et les tirs annulés pour fautes de ficelles, il ne reste que très peu d’offensives où les défenses ont été efficaces. Par contre, les revers des leaders du premier tour ont redonné un côté compétitif à cette deuxième journée en ouvrant le podium à plus de prétendants.

Suite au premier tour, un leader s’était installé en tête de cette division 1, c’était Lisieux H qui demeurait invaincu. A un point, Poitiers suivait de près et juste encore derrière Marseille et le COPAA Paris pouvaient encore croire à la plus haute marche du podium. Les quatre autres formations présentes ne semblaient concernées que par une éventuelle relégation. Sans réel boulversement, sauf une exception, ce second tour allait pourtant offrir une configuration assez surprenante.

En queue de classement, l’ASCCB Besançon dernier du premier tour tentait de relever la tête dès le début de journée en alignant deux victoires d’affilée. Mais au moment où le sauvetage en D1 était envisageable, l’équipe bisontine s’est écroulée surtout défensivement. En effet, avec 46 buts encaissés lors des cinq derniers matchs, il demeurait impossible d’espérer quitter cette dernière place et les Doubistes sont donc relégués en D2 l’an prochain. Ils seront accompagnés par l’équipe Niçoise qui n’a pas réussi à réaliser un meilleur second tour que le premier. Les Niçois ne connaissent pas vraiement de grosses défaites et se sont bien accrochés sur tous leurs matchs mais cela n’a pas été suffisant pour prendre les points nécessaires au maintien. Certains penseront peut-être que la logique est respectée puisque ces deux clubs venaient déjà de D2 l’an dernier et qu’il ne s’agit là que d’un juste retour. Cette analyse serait un peu légère car d’autres clubs venant de D2 la saison dernière ont réussi leur maintien.

Ces deux clubs sont d’ailleurs deux formations parisiennes. Tout d’abord l’AVH Paris qui avait bénéficié du désistement de deux anciens clubs de D1 pour obtenir sa montée, confirmait un premier tour déjà bien négocié. Les Parisiens prenaient les points qu’il fallait aux adversaires les plus directs pour garder la zone dangereuse de la relégation assez éloignée et en plus obtenait le nul dans le derby de la Capitale. L’AVH Paris a surtout consolidé son maintien face à Lisieux, encore invaincu cette saison, en retournant une situation bien mal engagée en gagnant 5-3 alors que le score était de 0-3 à un moment donné. Au final, autant de points au second tour qu’au premier, c’est un classement au milieu de tableau qui doit satisfaire cette équipe pour une première expérience en D1.

Le COPAA Paris, quant à lui, ne se posait pas les mêmes questions que son voisin francilien. Le titre, voire le podium, était en vue. Il est difficile de résumer ce parcours parisien. Il y a eu de tout : du bon, du très bon mais aussi le pire … Une défaite contre Besançon, mais une belle victoire contre Lisieux. De plus, les Parisiens sont les seuls à battre les Toulousains lors de ce second tour, par contre, ils s’écroulent littéralement contre Marseille. Cette irrégularité va coûter cher et surtout les éloigne du podium. En effet, ce n’est que la cinquième place au général que prend le COPAA Paris, certes à un seul petit point du podium, mais aussi parce que les équipes devant ont aussi perdu des points.

En effet, en tête de classement, des défaites parfois surprenantes sont venus émaillées les parcours respectifs. Ainsi, Marseille, solide troisième du premier tour n’allait pas parvenir à gagner contre ses adversaires directs. L’équipe des Bouches du Rhône faisait le boulot face aux équipes moins bien classées mais au final cela se révélait comptablement insuffisant pour monter sur le podium et prétendre à mieux. Il est dommage qu’une formation qui compte en son sein des atouts indéniables et une bonne variation dans le jeu ne parvienne pas à trouver plus de solutions face aux défenses plus aguerris. Etre quatrième d’un classement n’est jamais la meilleure position du fait de la frustration qu’elle engendre par rapport au podium, mais en plus quand on sait qu’il y a égalité de points avec le deuxième et le troisième, cela doit provoquer bien des regrets.

Un leader invaincu au premier tour est toujours plus attendu par ses adversaires au second. Lisieux peut vous le confirmer en ce 6 juin. Dès le premier match, l’AVH Paris comme déjà évoqué, faisait tomber cette invincibilité et alors que l’on pensait que les Normands allaient resserrrer les rangs, cette réaction était de courte durée. En effet, si les Lexoviens se remettaient en selle en écartant les Marseillais, un nouvel échec venait les toucher contre Toulouse. Ce second faux pas ne semblait pas irrémédiable avant le sprint final où Lisieux gardait son destin entre les mains pour sortir en tête. Cependant, un match bien maîtrisé par Poitiers faisaient encore chuter l’équipe du Calvados. Il restait alors une ultime rencontre contre le COPAA Paris. Une victoire contre les Parisiens pouvait mettre une belle pression sur le club de la Vienne qui se trouverait ainsi obligé de remporter sa dernière confrontation du jour pour repasser devant. Le match fait par l’équipe normande va illustrer tout ce qu’elle a pu faire dans la journée. Une défense fébrile bien moins combattive que d’habitude ajoutée à une attaque sans agressivité vont permettre au COPAA Paris de prendre le match en main, de mener au score et d’empêcher Lisieux de revenir. Cette quatrième défaite coûte le titre à cette formation qui reste sur le podium mais sur la troisième marche. Outre le résultat surprenant, c’est dans la manière que la déception est certainement la plus grande pour cette équipe normande qui nous avait accoutumé à une meilleure condition physique et un recul défensif plus actif et volontaire. Il faut espérer pour son carractère temporaire que cette méforme soit causée en partie par la chaleur du jour.

S’il y a un club qui n’a pas été perturbé par la température de ce 6 juin, c’est bien le CS AVH 31 Toulouse. On peut même affirmer que les Toulousains sont les « flamboyants » de ces seconds tours 2014-2015. En effet, entre l’équipe première et la réserve toulousaines, on a assisté au même parcours. Après un premier tour assez décevant, le second a été mené rondement. Tout comme en division 3, une seule défaite subie sur la journée et un retour de la queue de classement sur le podium. Une petite différence avec la réserve, l’équipe première en faisant un sans faute sur ce second tour pouvait s’offrir le titre. Mais c’est plus à Paris, le 6 décembre 2014 que les regrets doivent se porter pour Toulouse. Car à Marseille, les Toulousains allaient s’exprimer à plein, devenant meilleure attaque du jour avec une moyenne de plus de 6 buts marqués par match et gardant ce leadership au classement général de la saison. Dans les statistiques impressionnantes, mise à part la défaite, on note que les 6 victoires l’ont toujours été avec au moins un break de 2 buts d’écart. Il est aussi possible d’insister sur le fait que les deux meilleures défenses de la journée ont encaissé respectivement 6 et 8 buts toulousains. Pour résumer, cette équipe de Haute-Garonne a donc survolé ce second tour porté par un courant d’air chaud. C’est donc en toute logique qu’elle remporte ces matchs retours et vient prendre la deuxième place du classement générale à égalité de points avec Lisieux et Marseille mais une bien meilleure différence de buts grâce à cette attaque de feu. Justement, sur ce dernier point, l’offensive, il est possible d’apporter un bémol. En effet, la défense toulousaine a aussi fait un parcours de bonne facture, cependant, côté attaque, on regrette le nombre de fautes commises. Surtout, on constate parfois des séquences de jeu où les tirs mal réglés sont difficilement gérés et se reproduisent sans tentative de correction apparente. Cela pourrait s’avérer dangereux face à des équipes plus performantes que ce 6 juin. Néanmoins, ce retour toulousain parmis les meilleurs n’est pas une surprise et si cette équipe maintient, voire hausse, son niveau de jeu actuel, elle sera difficile à battre dans les saisons à venir.

Ce second tour a été abordée équipe par équipe et en fonction du classement plutôt qu’au travers d’un résumé chronologique de la journée plus difficile à faire appréhender tant il a connu de contre-performances des favoris. Si l’on ne veut pas parler de déception sportive, on peut alors suggérer que ce championnat de D1 n’a pas connu de véritable leader dans sa globalité. Lisieux au premier tour et Toulouse au second, mais personne ne vient s’imposer réellement sur l’ensemble de la saison. Cet éta de fait a largement profité aux Poitevins. La régularité dans le résultat mais pas nécessairement dans la manière est la caractéristique de l’ASSHAV Poitiers. Deuxième de chacun des deux tours, cette équipe se retrouve première de l’année et est sacrée championne de France pour la troisième fois consécutive. La force poitevine réside dans une défense solide, la meilleure du second tour et de l’année. Cette défense demeure pourtant impuissante si l’attaque ne parvient pas à s’exprimer. Cela a été le cas en début de journée où Poitiers subissait deux défaites d’affilée et semblait laisser filer ses chances de titre. Heureusement, une réaction collective réussie notamment face aux meilleurs avec de belles prestations qui venait s’ajouter aux faux pas de ceux-ci, permettait à l’équipe de la Vienne de revenir dans la course. Avec un tout petit point d’avance sur ses trois poursuivants, l’ASSHAV pouvait même se permettre de perdre son dernier match du jour pour monter sur la plus haute marche du podium. Ce titre ne restera pas le plus spectaculaire du Torball français masculin mais il a été mérité sur la longueur et donne tout son intérêt à une compétition sur plusieurs journées.

L’ASSHAV Poitiers réalise donc avec ce sacre 2015 un triplé consécutif 2013/2014/2015. Le club reste détenteur du record des six victoires d’affilée entre 1991 et 1996. Il faut remonter aux saison de 2006 à 2008 pour retrouver un autre triplé, celui du CSINI Paris. De plus, Poitiers fait un « double doublé » : champion D1 et D3 en 2014 et en 2015. Mais les chiffres ne sont pas que pictaviens, voilà deux années consécutives que les deuxième, troisième et quatrième du championnat de division 1 masculine finissent à égalité de points. D’ailleurs Toulouse est pour la deuxième fois de suite vice-champion et Marseille est de nouveau resté au pied du podium pour une différence de buts plus faible. Ne doutons pas que dans l’avenir, beaucoup essayeront de modifier cette hiérarchie comptable.

En attendant le second tour de D1 féminine prévu à Poitiers le 20 juin prochain, pour connaître le représentant féminin à la coupe d’Europe des clubs champions, c’est l’ASSHAV Poitiers qui, fin octobre 2015 en Pologne, tentera de défendre au mieux le Torball masculin français.

Vous pouvez retrouver l’ensemble des résultats et classements de cette division 1 masculine à la rubrique « Résultats ». Le prochain rendez-vous Torball sera le 13 juin 2015 pour le second tour de division 4 masculine organisé par le CS AVH Lyon.